« Baldur’s Gate III » et « Alan Wake 2 » raflent tous les prix aux Game Awards 2023


Dix ans déjà que les Game Awards, produits et animés par le Canadien Geoff Keighley, se rêvent en « Oscars du jeu vidéo ». Des Oscars un peu particuliers, dans lesquels les remises de prix à des people en costumes de soirée seraient entrecoupés de pubs pour les blockbusters de l’année à venir.

Des récompenses, il y en a pourtant eu. Beaucoup. Pour tout le monde. Pas au point non plus de décerner un prix « de la meilleure vague de licenciements », comme l’imagine, grinçant, le média parodique The Hard Drive – l’industrie a, en effet, licencié à tour de bras cette année, laissant des milliers de développeurs sur le carreau.

Baldur’s Gate III, développé par le studio Larian, a récolté à lui seul une bonne partie des « vrais » prix décernés cette nuit. Revenue d’entre les morts (Baldur’s Gate II date de 2000), la série d’heroic-fantasy fascine depuis cet été les joueurs du monde entier, grâce notamment à ses personnages charismatiques et, il faut bien le dire, assez sexy.

Des vampires sexy

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le comédien Neil Newbon, incarnant dans le jeu le troublant vampire Astarion, a arraché le prix du meilleur doublage à des acteurs plus connus car venus du monde du cinéma, comme Cameron Monaghan (Star Wars Jedi : Survivor) et la star Idris Elba (Cyberpunk 2077).

Neil Newbon aux Games Awards 2023.

Swen Vincke, le réalisateur de Baldur’s Gate III monté sur scène en armure de plates, a surtout pu ramener chez lui, en Belgique, les trophées des prix du jeu de l’année, du meilleur jeu de rôle, du meilleur jeu multijoueur, ainsi que le « prix des joueurs » (basé sur les votes des internautes) ainsi qu’un plus nébuleux prix du « meilleur soutien à la communauté ».

Parmi les autres grands gagnants de la soirée, le grand groupe japonais Nintendo (prix du meilleur jeu d’aventure pour le dernier Zelda, du meilleur jeu familial pour le dernier Mario et du meilleur jeu de stratégie pour le dernier Pikmin) ainsi qu’Alan Wake 2. Inspiré autant de David Lynch que de Stephen King, le très cinématographique jeu du studio finlandais Remedy Entertainment aura ainsi décroché le prix de la meilleure réalisation, celui de la meilleure narration et celui de la meilleure direction artistique.

Sans oublier la victoire de Tchia, catégorie « Games for impact » (récompensant chaque année les jeux, dira-t-on, « qui font réfléchir ») : développé à Montreal, il s’inspire de la jeunesse de deux de ses développeurs, français ayant grandi en Nouvelle-Calédonie.

Récompenses et pages de pub

On le disait, les Game Awards, contrairement à d’autres, ne se cachent pas d’être, aussi, une longue page de publiticté. Tous les éditeurs de l’industrie ont ainsi pu défiler sur scène, faisant de la réclame pour leurs jeux du moment ou, plus intéressant pour l’observateur moyen, dévoilant ceux qui sortiront dans les prochains mois.

En vrac, citons Monster Hunter : Wilds, prévu pour 2025 sur PC, Xbox Series et Playstation 5 ; l’annonce par Sega de cinq nouvelles adaptations de certains de ses classiques des années 1980 et 1990 ; celle par Hello Games de Light No Fire qui n’a pas l’air beaucoup moins ambitieux que leur précédent gros projet, le délirant No Man’s Sky.

On est plus curieux de voir à quoi ressemblera le projet OD, d’Hideo Kojima (Metal Gear Solid, Death Stranding), sous le haut patronage de Microsoft et aux côtés du réalisateur Jordan Peele (Get Out, Nope). De la même façon, on s’est fait cueillir par l’annonce du nouveau jeu du studio franco-texan Arkane : même si les deux précédents titres du studio nous ont plutôt déçu, on a tout de même envie de savoir à quoi ressemblera cette adaptation du Blade de Marvel, qui se déroulera, c’est étonnant, à Paris.

Faute de place, passons sur World of Goo 2, sur le prochain jeu des développeurs de Dead Cells (Windblown), d’Inscryption (Pony Island 2 : Panda Circus), d’Untitled Goose Game (Big Walk) et de The Case of the Golden Idol (le bien nommé The Rise of the Golden Idol). Deux mots tout de même du nouveau projet du studio Dontnod : après l’assez expérimental et néanmoins excellent Jusant, le studio (français, on n’y peut rien !) semble revenir à la formule qui a fait son succès. Lost Records : Bloom and Rage raconte ainsi l’histoire d’amies, adolescentes confrontées à un étrange phénomène dans les années 1990, qui se retrouvent des années plus tard.

Le Monde



Source
Catégorie article Politique

Ajouter un commentaire

Commentaires

Aucun commentaire n'a été posté pour l'instant.